Vallées Calchaquies : Payogasta-Cachi-Molinos-Cafayate
Nous avons donc mangé dans un beau petit resto,
en plein milieu de nulle part : 2 maisons autour, maximum…
Au menu, je ne sais pas trop quoi prendre. Sous
les conseils de Laura 2 (qui n’en savait pas beaucoup plus que moi, mais dont
l’espagnol est au moins la langue maternelle), j’opte pour l’arrollito de cabreto (ou un truc du
genre) accompagné de papas fritas :
des chips de mini pommes de terre que l’on ne trouve que dans la région de
Salta, où il existe d’ailleurs plus de 300 sortes de patates (dont la batata, une patate douce assez
particulière)…
En fait, Laura 2 et moi nous sommes retrouvées
avec de la viande de chèvre enroulée et fourrée avec différents légumes
(carottes, poivrons, céleri, etc…), un peu comme une bûche. Quatre ou cinq
tranches. Je me suis forcée, mais heureusement qu’il y avait les chips à côté !
Et je crois que Laura n’a pas vraiment apprécié non plus : chacune
regardait l’assiette de l’autre pour savoir quand elle allait s’arrêter de
manger…
L’intérieur
d’un bois de cactus !
Puis nous voilà repartis sur les routes,
direction Cachi (environ 4 500 km d’Ushuaïa) ! (Prononcer
« Catchi ») Passage au-dessus du Río Calchaquí… Et arrivée dans un
petit village tranquille où l’on a pu profiter un peu du soleil et du calme
pendant une petite demi-heure.
En remontant dans la voiture, Fernando était
entrain de discuter avec un « gaucho », qui s’est mis à me parler en
français (enfin quelques mots, mais c’est déjà pas mal) : j’ai pas
rencontré beaucoup d’Argentins le parlant… !
Re-voiture. Nous sommes maintenant sur la ruta 40, route nationale qui traverse
tout le pays du nord au sud, et pourtant on roule sur une piste caillouteuse,
sinueuse et dont la largeur dépasse parfois à peine celle de la voiture :
dans ce cas-là, même si la conduite laisse parfois un peu à désirer, on n’a pas
beaucoup d’autre choix que de faire confiance au chauffeur… Je ne me voyais pas
louer une voiture toute seule (ce que beaucoup de touristes font), et je suis
bien contente de ne pas avoir eu à le faire ! Au passage, j’ai malgré tout
été agréablement surprise parce que depuis que je suis en Argentine, c’est une
des premières fois où je suis montée dans une voiture et où TOUT LE MONDE mettait
sa ceinture une fois installé.
Bref, revenons-en au principal : les
paysages. On retrouve un peu de verdure, due au Río, et on peut voir quelques
champs cultivés, en premier plan devant les montagnes plus arides.
Au bout d’environ 1h de route plutôt remuante,
alors que July et Laura sont à moitié endormies (je sais pas comment elles ont
fait, vu le peu de suspensions de la voiture !), le guide fait un petit
crochet pour nous emmener dans un petit village dont je ne connais pas le nom,
très paisible et en plein milieu de nulle part, et nous montre l’église où il
nous explique, à Laura 2 et moi, que ce n’est pas une porte à gonds, mais à
je-sais-plus-quoi, et là j’ai appris qu’ils utilisent également l’expression
« sortir de ses gonds », sauf que c’est pas des gonds, mais je sais
pas comment ça s’appelle !
Nous voilà de retour sur la ruta 40, en direction de Molinos. Paysage très aride. Lorsqu’on
découvre le village au loin, on se demande bien ce qu’il fait là, alors que le
Río est quasi à sec ! Une fois sur place, je suis rentrée voir l’église
et, en sortant, je croise deux petites filles qui ont l’air d’avoir du mal à
ouvrir leur bouteille de Coca : je leur propose donc mon aide. Elles m’ont
alors demandé comment je m’appelais et d’où je venais, et un peu plus tard,
alors qu’on visitait un petit musée, elles étaient toute contentes de m’appeler
dès qu’elles me voyaient, et elles voulaient que je joue avec elles ! Enfin c’était rigolo…
"On dirait le Suuuuud" : chanson qui m'est immédiatement venue à l'esprit quand je suis sortie de la voiture...
Nous reprenons la route pendant une bonne heure.
Toujours de la piste. Je suis déçue : il y a des tas de paysages
magnifiques : des couleurs, des formes extraordinaires, mais pourtant le
guide ne s’arrête pas. J’essaie donc d’en profiter comme je peux à travers la
vitre, mais pas moyen de faire de photos. En plus, le soleil commence à baisser
sérieusement : j’ai bien peur qu’on ne soit partis direction Cafayate non-stop,
sans plus en profiter…
Une
réserve d’eau, qui se forme naturellement après les fortes pluies, mais qui
disparait ensuite (enfin c’est ce que j’ai compris).
Et puis tout à coup, le guide nous dépose à un
endroit, continue la route et nous dit qu’il nous attend plus loin. Nous sommes
tout en bas de la piste, qui grimpe un peu quand même, et lorsque l’on arrive
au sommet, il se trouve que le guide nous attend de l’autre côté en bas… Mais
bon, la lumière est superbe, le paysage aussi : nous voici dans la
Quebrada de las Flechas, une formation géologique des plus bizarres. En fait,
les « montagnes » sont recouvertes de sédiments, ce qui fait que
lorsqu’il pleut, ils se dissolvent et dégoulinent le long des parois, ce qui
fait que l’on a l’impression d’avoir des montagnes en mousse. Assez parlé,
voici les photos :
On
était tout en bas du chemin, là : deux-trois voitures et camions sont
passés pendant qu’on marchait, on a donc pu prendre un petit bain de poussière
bien sympa…
A
vrai dire, je ne sais pas trop dans quel sens la photo a été prise…
Et
le guide nous attendait tout au bout du chemin, juste avant le dernier virage
qu’on peut voir sur la photo.
Une fois arrivées jusqu’à Fernando, il nous
raconte quelques petits trucs, puis nous dit de le suivre. Nous avons alors
grimpé pratiquement tout en haut du dernier pic qui est dans l’ombre, sur la
photo précédent le « fantôme », et là c’était tout simplement
magique… Une fois en haut, j’étais un peu réticente à aller plus loin, car peu
de place pour marcher et assez glissant, mais je ne l’ai finalement pas
regretté, parce que c’était juste unique… De là, en plein milieu des montagnes,
Fernando nous a expliqué la formation de ces « flèches » si bizarres,
et on a pu admirer le coucher de soleil dont la lumière se reflétait sur la
montagne devant nous, ainsi que la vue à quasiment 360°… Presque pas de photo
car il n’y avait plus assez de lumière et ça n’aurait sûrement rien rendu, mais
c’était vraiment magique.
Puis après ces émotions, nous sommes repartis,
direction Cafayate. La piste durait encore plusieurs dizaine de kilomètres, et
la nuit tombait sérieusement, mais comme l’a dit Fernando, c’est limite moins
dangereux la nuit parce que dans les virages, au moins, on voit les
phares !
Là, alors que les autres discutaient ou
dormaient (ou conduisaient aussi, tant qu’à faire…), j’avais les yeux rivés sur
le ciel pour observer les étoiles, qui sont bien plus visibles et bien plus
belles qu’en France. Eh oui, c’était assez bizarre, mais on les voyait
tellement bien que j’avais l’impression qu’elles étaient en relief !
Je ne saurais pas dire vers quelle heure on est
arrivé à Cafayate, vers 20h-20h30 je pense. Laura et July avaient réservé un
hôtel. Laura 2 et moi, non. Fernando avait proposé qu’on dorme dans le même
hôtel que les filles, mais étant donné que j’avais un budget un peu serré pour
mes 5 jours, j’ai trouvé que 60 pesos la nuit, ça faisait un peu trop cher
(oui, j’ai fait ma chiante !) alors que j’avais des adresses d’auberge à
moins de 40 pesos… En arrivant, on a donc déposé July et Laura, sachant que
Fernando nous avait réservé une table dans une peña avant 21h30. Et là, on a fait plusieurs auberges, même une
dont les proprios étaient visiblement français (d’ailleurs, Fernando voulait
absolument que je me trouve un gaucho, et même un gaucho français), mais elles étaient
toutes pleines. Au final, on a enfin réussi à en trouver une, on a eu une
chambre de 4 pour deux, et on en a eu pour 40 pesos (8€) avec petit-dej’
inclus…
Le seul petit problème c’est qu’on a dû arriver
vers 20h45, qu’on devait se laver toutes les deux, et qu’il fallait attendre AU
MOINS ¼ d’heure que l’eau chauffe (+ encore attente entre les 2 douches) :
arriver avant 21h30, c’était donc mission impossible…
On est arrivé vers 22h, et en fait (je ne l’ai
compris que le lendemain), le principe d’une peña, c’est un resto où il y a des spectacles, en gros…
Ce soir-là, c’était pas top : un mec qui
chantait plus ou moins, apparemment c’était comique, mais je comprenais pas, et
puis j’étais tellement crevée que je n’avais pas la force d’écouter et de comprendre !
Niveau repas, les filles ne se sont pas
régalées. Moi, j’avais pris des tallarines :
ce sont des nouilles, une valeur sûre : au moins je sais ce que je
mange !
On est rentré vers 23h30 – minuit je crois, et le lendemain, Fernando nous a dit qu’il passerait nous chercher entre 10h30 et 11h, ce qui nous laissait du temps pour dormir (et c’était pas du luxe) et également nous balader un peu dans Cafayate…