Salta la linda
Je vous l’avais promis : vous allez être
gâtés. Trois articles en deux jours, profitez-en, ça n’arrivera pas
souvent !
Tout d’abord, petite précision : le 9
Juillet est férié en Argentine. Jour de Fête Nationale, encore une. Cette fois,
on fête el dia de la Independencia,
ou Indépendance, pour les non initiés. Encore une occasion pour moi de profiter
de mon temps libre pour visiter un peu le pays…
Mardi 6
Juillet :
Ca fait déjà un certain temps que je dis que je
vais à Salta pour mon long week-end. Nadia m’avait proposé la semaine d’avant
de ne pas prendre 1 mais 2 jours en plus, pour avoir plus de temps pour
visiter. Eh oui, je n’avais pas de programme établi, car il y a des tas de
choses à voir dans le NOA (Nord-Ouest Argentin), et j’avais énormément
d’hésitations sur ce que j’allais bien pouvoir faire.
Le soir, Nadia passe me chercher pour aller
acheter mes billets de bus : c’est décidé, je repartirai le mardi soir, ce
qui me laisse 5 jours complets sur place. Le hic c’est que ça me fait arriver
le mercredi midi à San Francisco, donc j’ai 2 jours et demi à rattraper… Tant
pis, je n’aurai pas une occasion comme celle-ci 50 fois dans ma vie.
Mercredi
7 Juillet :
Troisième jour où je commence à 8h. Mon problème
est que je n’arrive pas à me coucher tôt le soir, et étant donné que je n’avais
dormi que 4h dans la nuit du samedi au dimanche précédent, la fatigue s’est
accumulée.
Je suis crevée toute la journée. Pas moyen de me
concentrer sur le boulot l’après-midi : je lis des documents, mais ne sais
absolument pas ce qu’ils racontent. J’ai mal à la tête, je m’endors devant
l’écran, j’ai mal au dos, des frissons.
17h, je pars de la boîte frissonnante, je ne
sais même pas si mes jambes me porteront jusque chez Pochocha. Je rentre,
avertis Pochocha que je ne me sens pas bien et goûte sans avoir faim. Elle me
demande ce que je compte faire le lendemain : en vérité, je n’en ai aucune
idée. Les billets sont achetés, j’en ai eu pour 500 pesos (100 euros), et j’ai
vraiment pas envie de rester enfermée ce week-end, surtout après m’être
préparée psychologiquement à ce que j’allais voir !
J’ai l’impression d’avoir de la fièvre, j’ai
peur d’avoir chopé la grippe, d’autant plus que Pochocha était malade juste
avant ! Je vais donc me coucher après avoir pris un paracétamol et dors
environ 1/2h.
En me réveillant, je suis encore fatiguée, mais
je me sens un peu mieux. Le soir, je n’ai pas spécialement faim, encore une
fois.
Jeudi 8
Juillet :
Je décide de n’aller bosser qu’à 9h. Le réveil
est difficile, mais je n’ai plus autant mal à la tête, et je me sens un peu mieux.
La veille, je m’étais inscrite sur un forum de
voyage, pour savoir un peu ce que j’allais bien pouvoir faire une fois à Salta.
Eh oui, je pars le jour même, et je n’ai toujours pas de programme défini…
Mon idée était de faire une excursion sur 2
jours, et de trouver quelque chose à faire le troisième jour, me réservant le 1er
et le dernier dans la ville de Salta.
Finalement, 5 minutes avant de partir du boulot,
j’ai eu ma réponse. Je ferai donc 2 jours d’excursion en faisant la boucle
Salta-Cachi-Cafayate-Salta, puis je prendrai le bus direction Tilcara le lundi,
pour revenir sur Salta le mardi ! On m’avait conseillé une adresse
d’agence, dont j’avais soigneusement pris note.
Départ du boulot à 15h, je suis encore crevée.
Nadia partait en même temps, elle m’a donc déposée chez Pochocha en voiture. Passage
par la douche, puis je mets les affaires que j’avais préparées la veille dans
mon sac et demande à Pochocha de m’appeler un remis. Et hop, en voiture Simone ! Je discute un peu avec le
chauffeur sur le trajet, mais j’ai du mal à comprendre son accent, il ne doit
pas être du coin… !
Petite frayeur en arrivant à la gare
routière : j’ai cru que j’avais oublié de prendre des sous ! En fait,
j’avais juste mal vu : ouf, j’aurais pas eu le temps de faire
l’aller-retour si ça avait été le cas…
Départ de San Francisco à 16h15 (ou presque),
c’est parti pour un peu plus de 3h de bus jusqu’à Cordoba. Et là, ça a vraiment
été long, parce qu’il n’y avait aucun service et ils n’ont même pas mis un
film… Enfin comme j’avais re-mal au crâne et que j’étais crevée, j’ai dormi un
peu.
Arrivée à Cordoba vers 19h45, il y a un peuple
monstre dans le terminal : long week-end oblige… Je ne sais pas s’il y
aura un service dans le bus jusqu’à Salta, et comme je voyage avec la même
compagnie que pour San Francisco-Cordoba, je me dis que s’ils ne distribuent
même pas un petit en-cas, ça va être très long… Je m’achète donc un paquet de
gaufrettes, en me disant que j’aurai au moins quelque chose dans le ventre.
Départ à 20h30, c’est parti pour 13h15 de bus !
Finalement, ils nous distribuent un petit paquet avec des crackers, des espèces
de Smarties et un alfajor : deux
biscuits recouverts de chocolat et entre lesquels se trouve une couche de dulce de leche.
Je regarde le film, visiblement pas très
passionnant puisque je ne me souviens plus de ce que c’était, puis je me décide
à prendre un comprimé pour dormir à 23h30 (dormir une nuit entière dans un bus
c’est tout simplement impensable pour moi).
Je n’ai pas trop bien dormi : ils mettent
le chauffage à fond, ce qui fait que je me suis réveillée plusieurs fois en
sueur, mais à chaque fois que j’enlevais mon pull, je me réveillais parce que
j’avais trop froid… Dur, dur !
Vendredi
9 Juillet :
Réveil vers 8h, j’ai donc pu voir un peu le
lever du soleil, mais j’étais totalement dans le gaz, donc je n’en ai pas trop
profité !
Finalement, arrivée à Salta à 10h15, au lieu des
9h45 prévues. Après avoir eu trop chaud dans le bus, je ne me sens pas très
bien. Je décide d’abord d’aller déposer mes affaires à l’auberge de jeunesse
que j’avais réservée pour la nuit, mais je ne pars pas dans le bon sens (ahhh
mon sens de l’orientation légendaire… !). Passage par le parc San Martin
(il est partout, celui-là : forcément, c’est le père de la Nation !),
d’où on a une chouette vue sur le Cerro San Bernardo, colline qui domine la
ville.
Enfin, je trouve l’AJ vers 11h. Je dépose mes
affaires, prends une douche, puis demande à l’accueil ce qu’ils proposent comme
excursions. On me dit qu’il y en a une sur deux jours, mais que je vais en
avoir pour cher. Je réponds donc que je vais d’abord voir ce qu’il y a en
ville, puis que je prendrai celle de l’AJ si je ne trouve rien d’autre.
Direction l’adresse de l’agence que l’on m’avait
conseillée. Sur le chemin, des tas d’autres agences de voyage avec des vendeurs
à l’extérieur qui te sautent dessus pour te proposer une excursion : ah,
ils savent les reconnaitre, les non-salteños !
J’ai pu me rendre compte que Salta est vraiment une chouette ville, entourée de
montagnes et avec de beaux bâtiments coloniaux et plein de couleurs, ce qui
change un peu de ce que j’ai pu voir jusqu’à maintenant !
Sur
le chemin, un Argentin avec un blouson aux couleurs de la France…
L’agence n’est pas tout près. En plus, en
arrivant dans la rue, je me suis rendue compte encore une fois que j’étais
allée trop loin : demi-tour ! Comme je l’avais prévu, jour férié
oblige, l’agence est fermée… Tant pis, je prendrai l’excursion de l’AJ, parce
que je n’ai pas envie de passer mon après-midi à comparer les prix des
différents tours qu’on me propose…
N’ayant pas eu de vrai repas depuis la veille à
midi, je retourne sur la Plaza 9 de Julio, place centrale de la ville, pour
trouver un endroit pour manger. J’opte pour le « MAAM bar » : le
bar accolé au Museo de Arqueología de Alta Montaña, et commande une tamales, spécialité locale. Il s’agit
d’une purée de maïs (un peu comme de la pollenta) fourrée avec de la viande et
des oignons je crois, le tout bouilli, emballé dans des feuilles de maïs. Bon,
j’ai pas aimé, mais ça nourrit ^^’. En dessert, une salade de fruits, avec des
vrais fruits, pas ceux en boîte, et vraiment très bonne ! Le tout sur la
terrasse, à côté de la Plaza. Il faisait vraiment chaud, mais vers 14h, le vent
s’est levé et c’était un peu moins supportable, surtout à l’ombre !
Quelques bâtiments autour de la place, et la
Plaza elle-même, entourée d’orangers :
Bâtiment
abritant, entre autres, le MAAM et qui fut la première école normale de Salta
(c’est ce que nous a dit le guide du lendemain…)
Puis j’ai voulu aller visiter le MAAM, mais pas
de bol, la caisse était fermée pour cause de changement de caissier. Je suis
donc allée faire un tour, sans pour autant trop m’éloigner. Et là, j’ai pu voir
la Iglesia San Francisco, impressionnante avec ses couleurs rouge et
jaune !
Comme il était à peu près 15h, je n’ai pas pu y
rentrer. Eh oui, n’oubliez pas, c’est l’heure de la sieste pour les Argentins,
et les villes sont généralement endormies entre 13h et 17h !
Puis passage devant un bâtiment à l’architecture
originale, je ne sais pas ce que c’était mais j’ai trouvé ça chouette, et puis
il y avait des mosaïques représentant des scènes de la vie quotidienne andine
sous le porche :
Retour sur la Plaza 9 de Julio :
Passage
devant le MAC (Museo de Arte Contemporaneo)
Puis
la statue de San Martin (tiens, tiens…)
Je suis alors retournée au MAAM, et là j’ai pu
le visiter. C’est un musée qui présente des objets qui ont été découverts aux
côtés de 3 momies d’enfants offerts en sacrifice par les Incas. Et le clou de
la visite : le corps de l’un des 3 enfants, bien sûr… Visite super
intéressante et super impressionnante, les corps sont incroyablement bien
conservés, on pourrait presque croire qu’ils sont vivants.
Et pour les plus initiés, j’ai été bluffée du
travail qui a été réalisé pour conserver les corps dans le meilleur état
possible, ça a dû être un projet super intéressant sur lequel bosser, d’autant
plus que ça doit être une première mondiale. Petite explication : les
momies ont été découvertes à plus de 6 700 m d’altitude, enterrées et bien
entendu congelées. Le but est donc de les conserver dans le meilleur état
possible sans qu’elles s’altèrent. Elles sont donc placées dans des caissons
totalement stériles, à -20C°, lesquels sont placés dans une chambre à -10°C.
Enfin bref, ça vous parle peut-être pas, mais pour la future ingénieure en
microbiologie que je suis (ahem…), je dois avouer que ça m’aurait bien plu de
bosser sur un cas comme ça !
Après la visite, je décide de retourner à
l’auberge. Eh oui, je n’ai toujours pas d’excursion pour le lendemain, et il
vaut mieux que j’aille confirmer assez tôt, afin qu’ils puissent appeler l’agence
en question ! Plusieurs possibilités sont proposées : on peut faire
Salta-Cafayate en une journée et Salta-Cachi en une journée, ou alors, faire la
boucle Salta-Cachi-Cafayate-Salta en deux jours, dans un sens ou dans l’autre.
Le hic, c’est que c’est quand même assez cher (450 pesos, soit environ 90 €) et
que la nuit et les 3 repas ne sont pas compris… Tant pis, je décide de faire
comme ça malgré tout, j’ai prévu un peu juste niveau argent, et ça m’a un peu
turlupinée pendant une grande partie du week-end, mais je veux en voir le plus
possible, et si je dois me serrer un peu la ceinture, et bien je le
ferai ! J’en profite également pour regarder les horaires de bus pour
Tilcara, le lundi suivant.
Retour en ville, en passant devant quelques
belles bâtisses :
Cette
fois, les églises sont ouvertes, je passe donc par la cathédrale, à la nef
impressionnante :
Puis retour à l’église San Francisco, où l’on
n’avait pas le droit de prendre de photos, avec son cloître accolé :
Puis retour sur la place, à nouveau, by
night :
Bon, j’ai pas vraiment assuré à Salta, je dois
bien l’avouer. Je suis loin d’avoir vu tout ce qu’il y avait à voir, mais
j’étais fatiguée et j’avais énormément mal au dos, ce qui fait que je n’avais
pas vraiment le courage de marcher beaucoup, et il y a des tas de musées qui
devaient être intéressants à voir, mais que je n’ai pas fait non plus,
notamment à cause des horaires. Oui, parce qu’il n’y a pas que la place 9 de
Julio, il y a aussi pas mal d’autres endroits sympa, mais j’ai trouvé que
c’était le plus calme, donc tant pis pour le reste, j’en ai profité malgré
tout…
La nuit tombée, je me suis baladée dans les rues
piétonnes, où il y a un monde monstrueux. Comme il était assez tôt, je ne
voulais pas manger tout de suite, même si j’avais aperçu un petit resto italien
pas très cher. J’ai donc continué à marcher, puis comme j’avais mal au dos, je
me suis posée sur un banc en attendant que le temps passe et en me demandant
que faire… Et puis j’ai décidé de retourner sur la place, et grand bien m’en a
pris ! Là, une école de danse donnait un spectacle sur une placette
accolée à la Plaza 9 de Julio. Je suis donc restée regarder, et j’ai vraiment
apprécié de pouvoir voir des danses traditionnelles ! Je n’ai pas pris de
photos, mais par contre j’ai plein de vidéos !
Fin à 21h30, je cherche donc mon petit resto
italien, que j’ai eu bien du mal à retrouver… Là, j’ai eu l’impression que tous
les regards se posaient sur moi quand je suis rentrée, mais tant pis, j’en
pouvais vraiment plus, j’ai cru que j’allais rester bloquée tellement j’avais
mal au dos.
Après avoir mangé mes lasagnes sans grande
conviction, je suis retournée à l’auberge, totalement morte et bien contente
d’arriver, d’autant plus que je ne voulais pas me coucher trop tard parce que
le lendemain je devais me lever tôt.
J’ai demandé s’il y avait de la place pour la
nuit du dimanche au lundi, et s’il y avait moyen que je laisse des affaires sur
place pendant mes deux jours d’excursion : aucun problème. Génial !
La chambre, contre l’avenue, était plutôt
bruyante à cause du passage de voitures mais m’en fiche, je prévois toujours
mes boules quies ! Et puis c’était assez sympa, car il n’y avait que 3
lits : un occupé par une fille que je n’ai pas vue, qui a dû rentrer quand
je dormais, et l’autre occupé par une femme qui est arrivée quand je suis
rentrée. J’ai donc discuté rapidement avec elle, mais elle est partie prendre
sa douche et moi, je n’avais qu’une envie, c’était de dormir, parce que le
lendemain, réveil à 6h30 et la nuit dans le bus avait été plutôt courte !
Au final, j’ai dû m’endormir vers 0h30-1h, mais
après, j’ai dormi comme un bébé jusqu’à la sonnerie du réveil !